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#EnergyTransition: des cibles ambitieuses et des objectifs impossibles

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En novembre, Nicolas Hulot a renoncé à l'objectif de réduire la part de l'énergie nucléaire à 50% d'ici 2025. Pour les masses, cela semblait être un manquement aux promesses électorales, mais les promesses ne lient que ceux qui y croient. Les experts du nucléaire savaient dès le départ qu'une telle réduction de la part du nucléaire d'ici 2025 était techniquement impossible. Nous ne pouvons pas fermer entre 17 et 20 réacteurs en si peu de temps. C'est exactement ce que disait le rapport de la Commission «Energies 2050». Cette commission, que je présidais à l'époque, avait pour objectif d'examiner plusieurs scénarios énergétiques en France (scénarios nucléaires notamment). Notre rapport a été remis en février 2012 au ministre de l'Énergie Eric Besson, écrit Jacques Percebois, Professeur émérite à l'Université de Montpellier, Directeur du Centre de recherche en économie et droit de l'énergie (CREDEN).

En revanche, l'objectif affiché par Jean-Bernard Lévy de «construire 30, 35 ou 40 nouveaux EPR» d'ici 2050 me paraît très ambitieux, mais pas impossible si deux conditions sont remplies:

  • Arrêt de plusieurs centrales nucléaires; sur cette période, cela devient possible car si l'on prolonge la durée de vie des réacteurs de 20 ans, d'ici 2050 ils auront tous atteint ou dépassé la limite de fonctionnement de 60 ans.
  • si l'EPR en construction est un succès technique et économique, ce qui reste à prouver. La question est de savoir si l'option choisie sera l'EPR ou un nouveau type de réacteurs (par exemple SMR pour les petits réacteurs modulaires).

Outre l'EPR et le SMR, il existe un autre type de réacteurs de Génération IV, déjà développé en France sous le nom de «Superphénix», mais abandonné par la suite. Aujourd'hui, ce modèle ne fonctionne qu'en Russie à Beloyarsk. Pour l'instant, il y a le projet ASTRID en France - un réacteur expérimental rapide refroidi au sodium. Il s'agit d'une version améliorée de l'ancien éleveur «Superphénix». L'avantage de ce projet est la possibilité d'utiliser le plutonium comme combustible nucléaire et de réduire ainsi la dépendance vis-à-vis de l'approvisionnement en uranium. Le prototype ne sera cependant pas prêt avant 2030. La France, ne disposant plus de réacteurs à neutrons rapides, expérimente son obtenteur via la coopération avec la Russie et les pays discutent des perspectives de cette technologie dans le cadre du Forum International Génération IV .

En ce qui concerne les énergies renouvelables, l'objectif de doubler leur capacité est également ambitieux, mais pas impossible. En fait, la principale incertitude dans le développement des énergies renouvelables est liée à l'évolution de la demande d'électricité. Cette demande est relativement faible aujourd'hui mais elle peut augmenter avec de nouvelles utilisations comme le véhicule électrique.

La France, à son tour, est un pays vertueux par rapport au CO2 émissions, au motif que sa production d'électricité est hautement décarbonée (plus de 92%), en se basant sur les sources nucléaire, hydraulique, solaire et éolienne. Actuellement, le gouvernement veut augmenter la taxe sur le CO2 rejeter et renforcer les normes d'émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs du bâtiment et des transports. À mon avis, c'est un très bon choix. Le problème est que sur le marché de l'Union européenne, le CO2 le quota d'émissions est trop faible (7 euros par tonne de gaz). Si nous parvenons à établir un prix plancher CO2, les réalisations importantes pourraient être accomplies, mais l'Allemagne et la Pologne doivent freiner les progrès vers cet objectif car elles dépendent fortement du charbon.

Je suis certain qu'un seul pays de l'UE abolira l'utilisation de l'énergie nucléaire pour des raisons culturelles - l'Allemagne. Mais je ne pense pas que la Suisse abandonnera complètement l'énergie nucléaire.

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En novembre 2016, en Suisse, le référendum sur la renonciation à la construction de nouvelles centrales nucléaires et le démantèlement des centrales existantes d'ici 2050 a eu lieu. Cette fois, l'initiative a été rejetée par la population, mais en mai 2017, la même initiative a été adoptée. Cela indique que le référendum n'est pas une option immaculée car l'opinion publique change rapidement et n'est pas toujours basée sur des connaissances scientifiques. C'est l'esprit de notre époque: nous critiquons le nucléaire mais s'il y a demain une panne d'électricité en Europe (surtout en Suisse), la population changera à nouveau d'avis. Le principal problème de la politique est que les décideurs ne doivent pas suivre les sondages d'opinion pour développer une politique à long terme, mais doivent poursuivre l'intérêt général.

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EU Reporter publie des articles provenant de diverses sources extérieures qui expriment un large éventail de points de vue. Les positions prises dans ces articles ne sont pas nécessairement celles d'EU Reporter.

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