De manière surprenante, une branche du gouvernement russe a appelé de ses vœux les actions des forces de police et de justice de son gouvernement dans l'application de l'interdiction des témoins de Jéhovah, écrit Derek Welch.

L’interdiction s’est produite l’année dernière, lorsque la Cour suprême de Russie a qualifié la confession religieuse d ’« organisation extrémiste ». Elle a conduit à l'arrestation de plus d'une douzaine de témoins de Jéhovah, à la fermeture de tous les bâtiments de culte administratif et religieux et au harcèlement constant de la police la pratique privée de leur foi. Plusieurs épouses de témoins de Jéhovah arrêtés ont rédigé une déclaration commune implorant leur libération.

Le Conseil présidentiel est conçu pour aider le président russe à protéger les droits de l'homme. Dans une déclaration écrite, l'organisation a mis en doute les actions de l'année écoulée en déclarant: "Cela ne peut que susciter l'inquiétude, car les poursuites pénales et les détentions ont pris un caractère systémique".

Cela arrive à un moment unique pour les droits de l'homme et la Russie. Le pays a détourné les exigences des États-Unis de libérer plus d'une centaine de prisonniers politiques et religieux au début de la semaine, y compris des témoins de Jéhovah. La pression des États-Unis s'appelait propagande occidentale.

Inversement, la Russie propose de placer les États-Unis au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies. Les États-Unis ont annoncé leur retrait de l'organe international plus tôt cette semaine.

Compte tenu du contrôle autoritaire exercé par Poutine sur le gouvernement, les actions du conseil présidentiel peuvent constituer une mesure purement symbolique visant à empêcher les critiques de la part de l'Occident et à obtenir le soutien nécessaire pour pouvoir rejoindre le Conseil des droits de l'homme des Nations unies. On ignore quelles mesures seront prises et quel sera l'effet durable sur le gouvernement. Ce qui n'est pas abordé dans la lettre, ce sont les violences physiques et les menaces proférées par des groupes d'autodéfense et des citoyens, qui semblent enhardis par la loi et les actions de la police.