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Pacte vert pour l'Europe

Une taxe d'ajustement à la frontière carbone sera introduite en 2026

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Le commissaire Gentiloni a présenté aujourd'hui (15 juillet) le mécanisme d'ajustement aux frontières carbone (CBAM) visant à lutter contre le risque de fuite de carbone, ce qui donnerait à d'autres pays ayant des objectifs environnementaux moins ambitieux un avantage de prix. 

Le CBAM est l'une des treize propositions présentées hier (14 juillet) visant à réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d'au moins 55% d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 1990. Atteindre ces réductions d'émissions requises par la loi européenne sur le climat récemment finalisée nécessite des transformations fondamentales pour différents secteurs et des outils pour changer les comportements de l'industrie et des consommateurs. 

De nombreuses entreprises de l'UE sont déjà soumises au système d'échange de quotas d'émission (ETS) de l'UE, mais tant que les installations industrielles en dehors de l'UE ne sont pas soumises à des mesures aussi ambitieuses, ces efforts peuvent perdre leur effet. La CBAM vise à égaliser le prix du carbone entre les produits nationaux et les biens importés pour certains secteurs énergivores.

Comme l'ETS, le CBAM s'appuiera sur des certificats dont les prix correspondent aux émissions incorporées dans les biens importés. La Commission espère que cela incitera les autres à « écologiser » leurs processus de production et encouragera également les gouvernements étrangers à introduire des politiques plus vertes pour l'industrie.

Il y aura une période de transition, qui durera de 2023-2025, la CBAM s'appliquera aux secteurs de la sidérurgie, du ciment, des engrais, de l'aluminium et de l'électricité. Dans cette phase, les importateurs n'auront qu'à déclarer les émissions incorporées dans leurs marchandises, sans payer d'ajustement financier. Cela donnera le temps de préparer le système final qui sera mis en place en 2026, lorsque les importateurs devront acheter des certificats pouvant être compensés par les émissions embarquées. Cela coïncide avec la suppression progressive des quotas gratuits dans le cadre de l'ETS. 

La Commission s'est efforcée de décrire le nouveau mécanisme comme un outil de politique environnementale et non comme un instrument tarifaire. Elle s'appliquera aux produits, et non aux pays, sur la base de leur teneur réelle en carbone, indépendamment de leur pays d'origine.

Gentiloni a rapporté que les ministres des Finances et les banquiers centraux réunis en tant que G20 à Venise ont reçu la proposition de l'UE de manière positive et avec intérêt. Il a déclaré que des mesures similaires de tarification du carbone étaient en cours de discussion, notamment aux États-Unis et au Canada.

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Compatible OMC ?

Le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Inde et la Chine ont déjà exprimé leur « grave préoccupation » que CBAM puisse imposer une discrimination injuste à l'importation de leurs produits. L'ancien juge en chef de l'OMC James Bacchus écrit dans un blogue pour le Forum économique mondial a écrit : « Pour prouver que la CBAM a droit aux exceptions générales de l'OMC, la Commission européenne devrait établir qu'elle ne sera pas « appliquée d'une manière qui constituerait un moyen de discrimination arbitraire ou injustifiable entre les pays où les mêmes conditions prévalent ». Et en plus, qu'il ne s'agit pas d'une « restriction déguisée au commerce international ».

Afin de rassurer les pays tiers, Bacchus suggère d'engager le dialogue avec toutes les parties prenantes, la proposition de la Commission inclut également une possibilité de soutien financier sous forme d'assistance technique pour aider les pays en développement à s'adapter aux nouvelles obligations.

Propre ressource ?

Le fonds européen Next Generation EU qui permet à l'UE d'emprunter 750 milliards d'euros sur les marchés financiers sera financé par de nouvelles ressources propres. CBAM est répertorié comme l'une des nouvelles sources de revenus, mais on estime qu'il apportera une très faible contribution à seulement 10 milliards d'euros de revenus d'ici 2030 et seulement 20 % de ce montant ira à l'UE. Reporter UE a demandé des éclaircissements sur ces chiffres et attend toujours une réponse.

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