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Le sort des minorités au Kirghizistan : persécution et répression systématiques

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Notamment reconnu pour sa diversité ethnique, le Kirghizistan est l'un des pays d'Asie centrale connu pour sa riche histoire et son multiculturalisme. Cependant, derrière cette diversité se cache un récit troublant de persécution et de discrimination, ciblant particulièrement la minorité russe du pays. Les développements récents n’ont fait qu’exacerber ces tensions, posant des défis importants à la coexistence des différents groupes ethniques au Kirghizistan.

Parallèlement à l'indépendance du Kirghizistan de l'URSS en 1991, s'est produite la montée du nationalisme kirghize, qui a naturellement conduit à l'aliénation et à l'exclusion systématique des communautés ethniques russophones avec une discrimination en matière d'emploi, d'éducation et d'accès aux services publics. Cette question a été portée à l'attention du monde un an plus tard, en 1992, avec une publication du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui affirmait que la discrimination et la persécution systématiques contre la minorité russe au Kirghizistan entraînaient de fréquentes violations de ses droits humains fondamentaux.

En raison des changements géopolitiques et des griefs historiques, les minorités russes ont été continuellement marginalisées et sont devenues encore plus vulnérables en raison des récents bouleversements politiques et de la montée des émotions nationalistes. Tout récemment, la promotion en 2023 de la langue kirghize comme principale langue d'enseignement dans le secteur public a entraîné des licenciements massifs d'employés russophones, car elle a rendu obligatoire cette langue pour les fonctionnaires, députés, enseignants, juges, procureurs, avocats, médecins. les travailleurs et d’autres groupes essentiels connaissent la langue officielle, ce qui aliéne encore davantage les minorités russes.

Les turbulences sociales et les inégalités économiques au Kirghizistan exacerbent le problème. La minorité russe, qui a toujours été plus riche que l’ensemble de la population kirghize sous le précédent régime de l’URSS, est devenue un bouc émissaire politique et une cible de discrimination. Pourtant, malgré la diminution des écarts socio-économiques, les tensions continuent de monter et les persécutions contre ces minorités se poursuivent.  

L’émergence de lois et de politiques répressives qui ciblent souvent indirectement et parfois directement des groupes minoritaires est l’un des principaux facteurs aggravant la persécution des minorités russes au Kirghizistan. Des inquiétudes ont été exprimées à plusieurs reprises concernant la détérioration continue des droits et libertés des minorités, en particulier celles d’origine russe.

De plus, l’absence générale de moyens efficaces pour remédier aux préjugés des minorités ne fait que perpétuer les actes de violence et de discrimination. Les droits et libertés de la minorité russe ont été encore davantage compromis par l'insuffisance des enquêtes et des poursuites menées par les forces de l'ordre pour les crimes de haine, ce qui a favorisé un climat de peur et d'insécurité au sein des groupes ethniques russes.

Lutter contre la persécution des minorités au Kirghizistan nécessite une stratégie à multiples facettes qui s'attaque aux obstacles institutionnels à la justice ainsi qu'aux raisons sous-jacentes de la discrimination. Les gouvernements, les groupes de la société civile et les organisations internationales doivent collaborer pour faire progresser la communication, la tolérance et le respect de la diversité au Kirghizistan. Les initiatives d’inclusion sociale et de développement économique sont essentielles pour éliminer la discrimination actuelle, parallèlement aux réformes juridiques urgentes qui garantissent une protection égale à toutes les ethnies et soutiennent l’État de droit.

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Alors que les progrès vers une société plus inclusive et plus équitable progressent, les développements récents suggèrent une régression dans la lutte contre la discrimination persistante de la minorité russe. L'approbation par le président Japarov de la législation « répressive » sur les représentants étrangers a été soulignée par ReliefWeb, un portail d'informations humanitaires relevant du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires et publié par la délégation de l'Union européenne en République kirghize. Cette législation impose non seulement de sévères restrictions sur les activités des organisations non gouvernementales et internationales, mais aussi sur la société civile, faisant taire les critiques et potentiellement exacerbant les tensions entre divers groupes ethniques.

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EU Reporter publie des articles provenant de diverses sources extérieures qui expriment un large éventail de points de vue. Les positions prises dans ces articles ne sont pas nécessairement celles d'EU Reporter.

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