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Kazakhstan

Les progrès du Kazakhstan sont confrontés à de nombreux vents contraires ; l'Occident ne devrait pas en faire partie

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L'escalade des tensions géopolitiques liées à la crise ukrainienne a mis en évidence deux principaux camps de pays opposés - une Alliance des démocraties d'un côté et un Groupe des régimes autoritaires de l'autre - écrit Luc Rodehefer.

Un certain nombre de pays ont cependant résisté à choisir leur camp, alors qu'ils s'efforcent d'équilibrer leurs intérêts nationaux avec les développements internationaux tout en prônant simultanément la nécessité de maintenir une diplomatie pacifique et des relations mondiales.

Alors que le nombre de ces pays dits « intermédiaires » abonde (en particulier en Amérique latine, en Afrique et en Asie du Sud et centrale), seuls quelques-uns d'entre eux ont confirmé un engagement franc envers les principes du multilatéralisme et de la non-violence. L'un d'entre eux est le Kazakhstan, qui, par sa rhétorique et ses actions, a constamment démontré son attachement aux principes internationaux inscrits dans la Charte des Nations Unies malgré les graves défis posés à l'économie et à la stabilité du pays par les récents développements mondiaux. De manière impressionnante, le strict respect par le Kazakhstan des sanctions économiques imposées par les pays occidentaux contre la Russie a résisté à l'épreuve du temps.

Au milieu d'une série d'événements déstabilisateurs, dont une violente tentative de coup d'État en janvier 2022 et une crise internationale en cours qui touche son voisin la Russie, le Kazakhstan a pris des mesures importantes pour renforcer la démocratie et la stabilité dans son pays, telles que la limitation des pouvoirs présidentiels, la lutte contre les oligopoles et la récupération des actifs volés à la Russie. pays par des copains de l'ancien régime. Le Kazakhstan a également maintenu ses engagements en faveur de l'intégrité territoriale de l'Ukraine et a contribué à la sécurité énergétique et alimentaire en Europe.

L'année dernière, lors d'une discussion publique avec Vladimir Poutine au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, le président Tokaïev a clairement indiqué que son pays restait attaché aux principes de souveraineté et d'intégrité territoriale de l'ONU. « Le Kazakhstan ne reconnaît ni Taïwan, ni le Kosovo, ni l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie. Ce principe sera appliqué aux entités quasi-étatiques, qui, à notre avis, sont Lougansk et Donetsk », a déploré le président. Cette position du Kazakhstan a été vocale et prouvée par la cohérence des votes sur les résolutions de l'ONU relatives à l'Ukraine.

Pourtant, un tel dévouement persistant aux principes démocratiques internationaux (par un pays relativement plus faible coincé dans un triangle géopolitique avec deux voisins beaucoup plus forts, à savoir la Chine et la Russie) n'a pas suffi à modifier une opinion négative apparemment enracinée du Kazakhstan. Avec un point de vue particulièrement fort en particulier en Occident, sous la bannière des «droits de l'homme», les oligarques peuvent appâter les ONG internationales et les médias en leur faisant croire que leurs personnalités politiques par procuration sont victimes d'abus autoritaires. Lorsque chaque décision prise par les tribunaux du Kazakhstan contre ces mandataires locaux est critiquée, leurs seigneurs oligarchiques gagnent un énorme poids au détriment de la crédibilité et de la réputation internationales du Kazakhstan, ainsi que de saper son processus naissant de construction de la démocratie.

L'une de ces affaires concerne un citoyen kazakh Zhanbolat Mamai, qui a été condamné en septembre 2017 à une peine de trois ans avec sursis pour vol et détournement de fonds. Considéré comme un journaliste indépendant et un militant politique, Mamai aurait de nouveau violé la loi du Kazakhstan et a été accusé d'avoir insulté un représentant du gouvernement (en vertu de l'article 378 du Code pénal du Kazakhstan), diffusé de fausses informations (en vertu de l'article 274) et organisé des manifestations illégales (en vertu de l'article 488). Amnesty International a qualifié cette décision d'"acte de représailles" du gouvernement. Cependant, la couverture par Amnesty de l'affaire Mamai ne raconte que la moitié de l'histoire.

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Accusé d'actions illégales, Mamai s'est ensuite positionné comme un défenseur des droits humains persécuté. Il a reçu le soutien financier et politique de Mukhtar Ablyazov, qui a volé des milliards de dollars à une banque du Kazakhstan puis a fui le pays. Ablyazov a déjà perdu plusieurs procès aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en France. Mamai aurait utilisé l'argent d'Ablyazov pour diriger un parti politique non enregistré appelé le Parti démocratique du Kazakhstan.

Néanmoins, les aspects ci-dessus de l'affaire Mamai ne sont parfois pas pris en considération par les organisations de défense des droits humains.

Il convient également de noter que Mamai n'est pas en prison (comme le stipulent les articles 378 et 274) mais a plutôt reçu une peine avec sursis.

Le fait que toutes les parties ne soient pas prises en considération fait maintenant face à un contrecoup au Kazakhstan. Les ONG locales se demandent si les motivations derrière les attaques contre le Kazakhstan à propos de ces affaires[1] très médiatisées sont vraiment liées aux droits de l'homme. Entre-temps, le gouvernement met en œuvre des réformes pour répondre aux préoccupations quotidiennes du peuple kazakh, notamment en protégeant sa protection sociale, ses soins de santé et ses perspectives financières.

Le difficile exercice d'équilibre que le gouvernement kazakh s'efforce de gérer dans ses affaires internationales et nationales se heurte à de nombreux défis. Mais le crédit doit être accordé là où il est dû. Dans cet environnement, les ONG et les médias occidentaux en proie aux tactiques des bénéficiaires de l'ancien régime du Kazakhstan ne font que nuire au processus de démocratisation naissant du pays et à ses efforts pour rompre avec l'autoritarisme et la corruption encore répandus ailleurs en Asie centrale.

Luc Rodehefer est expert en politique étrangère et analyste financier indépendant. Ancien banquier, il est actuellement basé en France et couvre les relations politiques et économiques entre l'UE et les marchés émergents.

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EU Reporter publie des articles provenant de diverses sources extérieures qui expriment un large éventail de points de vue. Les positions prises dans ces articles ne sont pas nécessairement celles d'EU Reporter.
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