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Sahara : Rabat et Madrid jettent les bases d'une « relation du 21è siècle

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La lettre envoyée, le 14 mars 2022, par le Président Pedro Sanchez au Roi Mohammed VI reconnaissant, sans ambages, "l'importance de la question du Sahara pour le Maroc", et considérant l'initiative marocaine d'autonomie comme "la base la plus sérieuse, réaliste et vraisemblable" pour la résolution du différend, a été, à bien des attendus, un moment historique de la plus haute importance dans les relations séculaires entre les deux Royaumes, entériné lors de la visite officielle au Maroc de M. Sanchez, le 7 avril 2022, à l'invitation du Souverain marocain, par une déclaration conjointe dans laquelle les deux nations ont mis l'accent sur "l'ampleur et l'importance stratégique des liens qui les unissent et des aspirations légitimes des deux peuples à la paix, à la sécurité et à la prospérité". Dans cette même veine, ils ont affirmé leur volonté commune d'entamer « la construction d'une nouvelle étape dans leur relation mutuelle ».

Pour les observateurs et prescripteurs d'opinion, la nouvelle position de Madrid vis-à-vis de la question du Sahara a incontestablement fait bouger les plaques tectoniques de la géopolitique régionale - n'en déplaise à un régime algérien déliquescent et hors temps - étant donné la qualité de l'Espagne en tant qu'ancienne puissance colonisatrice du territoire en question, qui, rappelons le, n'a jamais été une terra nullius, mais un territoire dont la population avait, sans discontinuer, témoigner son allégeance aux Sultans marocains . Il a donc fallu près d'un demi-siècle à l'ancien colonisateur pour accepter le caractère irréfragable et prééminent de l'histoire et de la géographie à travers la reconnaissance en termes définitifs du plan d'autonomie au Sahara.

La nouvelle position de l'Espagne qui, depuis 1975, se réfugiait derrière une neutralité qui se voulait tant bien que mal équidistante entre la position algérienne de soutien têtu au polisario dans le but de créer un état croupion dans la région et celle du Royaume du Le Maroc, qui se démarque par une double légitimité historique et sur le terrain, a fait l'Une des grands médias internationaux et continue de le faire. Ces derniers n'ont en effet pas manqué de saluer le rôle "décisif" joué par le Souverain marocain dans le dénouement de la crise entre l'Espagne et le Maroc et l'ouverture d'une nouvelle phase dans le cadre d'un " partenariat multiforme" entre les deux pays, en rappelant que la nouvelle position espagnole n'est pas un fait unique en son genre, mais s'inscrit dans une séquence vertueuse d'adhésion résolue au plan d'autonomie au Sahara venant de tous les continents . Des États-Unis avec la proclamation historique du Président Donald Trump, maintenue sans ambiguïté aucune sous l'actuel mandat de son successeur, Joe Bide, en passant par de nombreux pays d'Afrique ayant ouvert des Consulats au Sahara, d'Europe et de l'Union européenne, d'Amérique du Sud, des pays du Golf et d'Asie.

Dans un contexte plus large, le leadership du Souverain, ajoute-t-on, « confère au Royaume du Maroc une place de choix dans la redéfinition des grands équilibres géostratégiques régionaux, continentaux et internationaux ». Le partenariat maroco-espagnol se conjugue désormais en parfaite harmonie et dans la pérennité qu'impose la géographie et l'histoire et les aspirations légitimes des deux peuples aux vertus du bon voisinage, de la prospérité partagée et du co-développement.

Aujourd'hui, l'axe Rabat-Madrid se distingue singulièrement comme étant un axe structuré incontournable des relations entre le Nord et le Sud de la Méditerranée, entre l'Europe et l'Afrique. Dans ce contexte, le Maroc, en tant que nation pourvoyeuse de stabilité et de sécurité, assume des responsabilités très lourdes, qui obèrent les budgets de ses politiques publiques, étant donné le coût financier exorbitant qu'exige la sécurisation de ses frontières nord et orientales . Il appartient donc à l'Espagne, qui fait face à la question de l'immigration illégale, à inciter l'Europe à respecter et à libérer les énergies capables de promouvoir et de permettre le processus de co-développement qui, tout en garantissant la prospérité en Afrique, limitera le flux migratoire. Rabat et Madrid sont conscientes de ces défis et de la nécessité impérieuse d'asseoir un partenariat multiforme englobant notamment les aspects sécuritaires, les infrastructures, l'industrie, la culture, l'éducation et la formation professionnelle.

Le ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska a si justement résumé ce nouvel état d'esprit qui marque désormais les relations entre les deux Royaumes en affirmant que Rabat et Madrid ont jeté les bases d'une "relation du 21ème siècle" , une fenêtre d'opportunités qui se met ainsi fin à une parenthèse de malentendus entre deux pays qui ont "toujours été proches l'un de l'autre".

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