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Les relations Chine-UE à la croisée des chemins : tensions politiques et atmosphère à Bruxelles

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Alors que la Chine et l'Union européenne (UE) célèbrent le cinquantième anniversaire de leurs relations diplomatiques, ces dernières connaissent à la fois une coopération et des tensions croissantes. Si les échanges commerciaux restent soutenus, les différends relatifs aux droits de l'homme, les préoccupations en matière de droits de l'homme et les enjeux géopolitiques créent un paysage diplomatique plus complexe. Parallèlement, Bruxelles, au cœur de l'élaboration des politiques européennes, connaît un climat politique de plus en plus tendu, les institutions européennes étant aux prises avec des divisions internes et des pressions externes.

Relations Chine-UE : de partenaires commerciaux à rivaux stratégiques ?

Les relations entre la Chine et l'UE ont connu une transformation significative au fil des décennies. D'un volume initial d'échanges de seulement 2.4 milliards de dollars en 1975, les échanges bilatéraux ont aujourd'hui atteint 780 milliards de dollars par an. Cependant, l'interdépendance économique n'a pas empêché les tensions diplomatiques.

L'un des événements récents les plus marquants est la décision du gouvernement chinois de ne pas envoyer le président Xi Jinping au sommet commémoratif UE-Chine à Bruxelles. Au lieu de cela, le Premier ministre Li Qiang a été dépêché, une décision que beaucoup au sein de l'UE considèrent comme un affront diplomatique délibéré.

Les conflits commerciaux constituent un autre point sensible. L'UE a imposé des droits de douane sur les véhicules électriques chinois, arguant que les importantes subventions publiques faussent la concurrence. En réponse, la Chine a ciblé les industries européennes, notamment le secteur français du cognac, avec des droits de douane en représailles. L'escalade des tensions commerciales a suscité des inquiétudes quant à un potentiel conflit économique susceptible de perturber les chaînes d'approvisionnement mondiales.

L'atmosphère politique à Bruxelles : fractures et incertitudes

Bruxelles reste le centre des manœuvres politiques de l’UE, mais l’atmosphère entre les institutions clés – le Parlement européen (PE), la Commission européenne (CE) et la presse journalistique – devient de plus en plus tendue.

Parlement européen : une nouvelle composition, de vieilles divisions

Suite aux élections européennes de juin 2024, une nouvelle composition parlementaire a été définie, mais des divisions persistent quant à la politique à l'égard de la Chine. Si certains parlementaires prônent le maintien de liens commerciaux forts, d'autres plaident pour un durcissement de la position sur les droits de l'homme, les transferts de technologie et les risques sécuritaires.

Les parlementaires les plus bellicistes, notamment ceux des États baltes et d'Europe de l'Est, plaident en faveur de barrières commerciales plus strictes et de sanctions contre les entreprises chinoises soupçonnées de liens avec les industries militaires et de surveillance de Pékin. Parallèlement, les législateurs allemands et français, dont les industries dépendent fortement du marché chinois, plaident pour un engagement plus équilibré afin d'éviter des retombées économiques.

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Commission européenne : Kaja Kallas mène une politique étrangère plus ferme

La Commission européenne, sous la présidence d'Ursula von der Leyen, continue de privilégier l'équilibre entre diplomatie et autonomie stratégique. Cependant, avec la nomination de Kaja Kallas au poste de Haute Représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, le 1er décembre 2024, Bruxelles a adopté une position plus ferme à l'égard de la Chine. Ancienne Première ministre estonienne et fervente défenseure de la sécurité européenne, Mme Kallas a dénoncé haut et fort les risques de coercition économique et de dépendance stratégique de la Chine.

Sous sa direction, l'UE a intensifié ses efforts pour contrer les ingérences étrangères, notamment dans les secteurs jugés essentiels à la sécurité et à la souveraineté technologique de l'Europe. Kallas a également plaidé pour une plus grande coordination entre l'UE et l'OTAN face aux opérations d'influence chinoises et aux menaces hybrides.

Des tensions au sein de la Commission sont également apparues. Alors que Kallas et le commissaire au Commerce Valdis Dombrovskis prônent des mesures plus strictes contre les pratiques commerciales déloyales de la Chine, certains commissaires d'États membres plus dépendants du commerce hésitent encore à aggraver les tensions avec Pékin. Ces débats internes soulignent les défis que représente l'élaboration d'une approche européenne unifiée à l'égard de la Chine.

Couvrir un paysage changeant

La presse bruxelloise, qui suit de près les relations UE-Chine, a également constaté un changement de climat politique. Les journalistes européens ont fait état d'une frustration croissante parmi les responsables européens face au manque de volonté de Pékin d'engager un véritable dialogue sur des sujets sensibles tels que les droits de l'homme et la sécurité. Certains correspondants couvrant les relations UE-Chine ont constaté un ton plus défensif de la part des décideurs politiques européens, qui estiment que la Chine ne répond pas aux efforts diplomatiques de l'Europe.

Par ailleurs, les opérations d'influence de la Chine en Europe demeurent un sujet de discussion majeur dans la presse. Des rapports d'enquête ont mis en lumière des inquiétudes quant aux activités de lobbying, à la coercition économique et aux allégations d'espionnage, ce qui renforce la prudence générale des décideurs européens.

Bruxelles et le paysage géopolitique plus large

Au-delà de la Chine, Bruxelles demeure un pôle d'attraction pour la diplomatie internationale à enjeux élevés. L'UE continue de jouer un rôle de premier plan dans le soutien à l'Ukraine face à l'agression russe, comme en témoignent les récentes réunions du Conseil européen, au cours desquelles le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a appelé à un renforcement des sanctions contre Moscou.

Parallèlement, les tensions politiques intérieures s'accentuent. Les syndicats belges ont annoncé une grève générale pour le 31 mars, protestant contre les politiques gouvernementales perçues comme préjudiciables aux travailleurs. Ces troubles internes complexifient encore le climat politique déjà tendu à Bruxelles.

Un moment décisif pour les relations Chine-UE

Alors que la Chine et l'UE célèbrent leur cinquantième anniversaire de relations diplomatiques, leur partenariat est confronté à des défis majeurs. Si les liens économiques restent forts, les tensions politiques liées au commerce, à la sécurité et à la diplomatie s'accentuent.

À Bruxelles, ces enjeux se jouent dans un contexte de fragmentation politique croissante. Le Parlement européen est divisé, la Commission européenne jongle avec des intérêts concurrents et la presse documente une relation en rapide évolution.

Avec la nouvelle direction de la politique étrangère de l'UE sous Kaja Kallas et l'évolution de la politique européenne après les élections de 2024, les mois à venir seront cruciaux pour déterminer si la Chine et l'UE peuvent gérer leurs différences et maintenir un partenariat stable - ou si la rivalité stratégique prendra le devant de la scène.

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