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BAD : Défis dans un contexte historique pour Sidi Ould Tah

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Le nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD), le Mauritanien Sidi Ould Tah (photo) Il prend les rênes de l'institution dans un contexte de crise mondiale qui s'amplifie et touche particulièrement le continent africain. Alors que les principaux bailleurs de fonds internationaux, dont l'Union européenne, cherchent à réduire l'aide au développement, la nouvelle administration Trump a annoncé la suppression de la contribution américaine au Fonds africain de développement. Cette décision est lourde de conséquences et aurait un impact direct sur les programmes de la BAD dans plusieurs pays africains. écrit Mass Mboup.

« Au travail maintenant : je suis prêt ! » Il ne prendra ses fonctions que le 1er septembre 2025. Mais cette phrase, prononcée par Sidi Ould Tah, élu le 29 mai 2025 à Abidjan à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), résume à elle seule la détermination qui anime l'économiste mauritanien. L'immensité de la tâche qui l'attend aussi. Elle sonne comme un appel à l'action pour donner à cette institution financière les moyens de relever des défis pour le moins titanesques et complexes. Son expérience de dix ans (2015-2025) à la tête de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) et ses réseaux tissés à travers le monde depuis plusieurs années ne seront pas de trop pour le soutenir durant les cinq prochaines années de son premier mandat. Comme beaucoup d'autres institutions internationales, Sidi Ould Tah devra compter avec l'éventualité d'un départ des États-Unis, qui détiennent environ 7 % du capital de la BAD. Cette perspective, née du mantra unilatéraliste de Donald Trump, diminuerait la capacité de financement de l’institution et impacterait sans aucun doute un grand nombre de projets et programmes en cours, notamment en Afrique.

Mais la large et consensuelle victoire du banquier mauritanien aux élections d'Abidjan (un plébiscite !) a heureusement créé un autre contexte : la volonté manifeste de tous les actionnaires de porter la BAD à un niveau décisif, loin des turbulences causées par les soupçons de corruption interne et les six tours de scrutin qui ont précédé la difficile réélection du flamboyant Akinwumi Adesina en 2020. Au total, si l'imprévisible Trump met sa menace à exécution, près de 500 millions de dollars de contributions annuelles au fonds de la banque manqueraient. Pour la BAD, le coup serait forcément dur ! Mais ce serait aussi l'occasion de pousser les riches monarchies du Golfe, de plus en plus avides d'influence et de soft power, à investir dans une institution financière mondiale.

À cet égard, il est raisonnable de supposer que le soutien massif des pays arabes à la candidature de Sidi Ould Tah était motivé par un désir sincère d'accroître sa participation au capital de la BAD. Aujourd'hui, des ressources de plus en plus riches en ressources naturelles restent au cœur des stratégies de la Banque africaine de développement. C'est le cas condition sine qua non pour que l'institution financière continue de mettre en œuvre ses cinq grandes priorités, alignées sur les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies : « Nourrir l'Afrique », « Éclairer l'Afrique », « Industrialiser l'Afrique », « Intégrer l'Afrique » et « Améliorer la qualité de vie » des Africains.

L'ampleur des investissements dont le continent a si désespérément besoin pour son émancipation entre alors en conflit avec la préoccupation affichée et radicale des États-Unis de ne plus financer le bien-être des populations non américaines à travers le monde. La volonté systémique de Washington de restreindre ou d'annuler ses contributions financières aux institutions internationales pourrait également affecter le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, partenaires traditionnels mais critiqués des pays africains, auxquels sont encore « imposées » des politiques sacrifiant une demande sociale toujours croissante.

Serait-ce le moment opportun pour la Banque africaine de développement de renforcer ses partenariats ? La vision stratégique de l’Agenda 2063 de l’Union africaine – étroitement liée à la mise en œuvre des « Top 5 » selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) – offre à la BAD une occasion historique de secouer le nid des égoïsmes nationaux qui freinent le décollage de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).

En veillant à obtenir des résultats plus probants et qualitatifs dans les projets d'intégration africaine dont elle a accompagné la gestation et l'émergence, la BAD rappelle également qu'elle demeure le bras armé de l'Union africaine pour la mise en œuvre des programmes d'infrastructures sur le continent. Un statut et une responsabilité à honorer au quotidien au service de l'Afrique et des Africains. Sous l'ère Tah, ce sera avec ou sans Trump.

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