Commission européenne
La Commission approuve les aides d'État françaises en faveur de Corsica Linea et de La Méridionale pour les services de transport maritime
La Commission européenne a jugé que la compensation de service public de 853.6 millions d'euros accordée à Corsica Linea et La Méridionale était conforme aux règles de l'UE en matière d'aides d'État. Les mesures françaises compenseront les deux entreprises pour la fourniture de services de transport maritime de passagers et de marchandises entre Marseille et la Corse (Ajaccio, Bastia, Propriano, Porto-Vecchio et L'Île Rousse) sur la période 2023-2030.
L'appréciation de la Commission
In Février 2024, la Commission a ouvert une enquête approfondie pour évaluer si une compensation de service public accordée à Corsica Linea et La Méridionale (seules ou conjointement) au titre de cinq contrats de service public pour la période du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2030 est conforme aux règles de l'UE en matière d'aides d'État, et en particulier aux Cadre des services d'intérêt économique général (« SIEG »).
En particulier, la Commission a estimé à titre préliminaire que les autorités françaises devaient justifier davantage pourquoi l'inclusion de certaines obligations de service public dans les cinq contrats de service public correspondait à un besoin réel de service public. Il s'agissait en premier lieu de l'existence d'un besoin réel de transport de trafic de fret remorqué entre Marseille et les cinq ports corses, puisque le marché semblait déjà en mesure de fournir des services similaires vers la Corse à partir des ports voisins de Marseille. Ensuite, les contrats de service public imposaient aux bénéficiaires des contrats de transporter un volume minimum de trafic de fret par traversée entre Marseille et les cinq ports corses qui pouvait être considéré comme disproportionné par rapport au volume de fret nécessaire pour répondre à la demande des utilisateurs des services de transport.
Après une enquête approfondie, la Commission a conclu que les mesures étaient conformes aux règles de l'UE en matière d'aides d'État. Les observations de la France et des parties intéressées ont clarifié les questions initialement soulevées par la Commission.
En particulier, les autorités françaises ont démontré que les forces du marché ne pouvaient pas à elles seules satisfaire la totalité de la demande des utilisateurs en fret remorqué entre le port de Marseille et les cinq ports corses. La Commission a d'abord constaté que l'offre de marché entre Marseille et la Corse était irrégulière et insuffisante. Elle a ensuite établi que, en ce qui concerne le transport de fret remorqué, Marseille n'était substituable aux ports voisins que dans une mesure limitée. Par conséquent, l'offre de marché disponible dans les ports voisins de Marseille ne pouvait pas satisfaire la totalité de la demande des utilisateurs utilisant le port de Marseille pour leurs échanges de fret remorqué avec la Corse.
La Commission a également estimé que les volumes minimaux de fret à transporter fixés par les contrats de service public n'étaient pas manifestement disproportionnés. Elle a notamment constaté que les autorités françaises avaient fixé ces volumes en tenant compte de la nécessité d'éviter toute saturation des navires et d'assurer une circulation fluide des marchandises. Au cours de l'enquête formelle, la Commission a examiné de près les données historiques et les prévisions de trafic fournies par la France. Ces éléments ont démontré qu'il existait un risque sérieux qu'une telle saturation puisse se produire de manière régulière pendant la durée des contrats, ce qui pourrait à terme nuire au bon fonctionnement des services publics et affecter les besoins des usagers.
Sur cette base, la Commission a approuvé les mesures françaises en vertu des règles de l’UE en matière d’aides d’État.
Informations contextuelles
Conformément aux règles de l'UE en matière d'aides d'État relatives aux compensations de service public, et en particulier à la Cadre SIEG, adoptée en 2012, permet aux entreprises d'obtenir une compensation pour le surcoût lié à la fourniture d'un service public sous certaines conditions. Cela permet aux États membres d'accorder des aides d'État pour la fourniture de services publics, tout en veillant à ce que les entreprises ne soient pas surcompensées, ce qui minimise les distorsions de concurrence et garantit une utilisation efficace des ressources publiques.
Pour de plus amples renseignements
La version non confidentielle de la décision sera publiée sous le numéro de cas dans le SA.101557 registre des aides d'État, sur proposition de la Commission concurrence site Internet, une fois que les problèmes de confidentialité auront été résolus. Les nouvelles publications de décisions en matière d'aides d'État sur Internet et au Journal officiel sont répertoriées dans le Concours hebdomadaire e-News.
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