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Économie numérique

Lettre ouverte à la présidente von der Leyen : Une Europe compétitive passe par une Europe numérique

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Près d'un an s'est écoulé depuis la création de votre Commission, dont l'objectif est de restaurer la compétitivité de l'Europe. La numérisation et la connectivité jouent un rôle crucial à cet égard, tout comme… signalé par les principaux leaders industriels européens l'an dernier. C'est pourquoi nous saluons votre volonté indispensable de réforme, mais nous craignons qu'en matière de politique numérique, elle ne soit freinée par des résistances au changement. La réalité est aujourd'hui que l'Europe, qui fut jadis pionnière, accuse désormais un retard sur d'autres grandes places financières à bien des égards, de la croissance économique à la sécurité en passant par le développement de l'innovation. Grâce à des réformes favorables à l'investissement, nos entreprises sont prêtes à franchir un nouveau cap et sont convaincues de pouvoir attirer davantage d'investissements.

Nous vous écrivons afin de vous faire part de notre vive inquiétude : les réformes audacieuses, pourtant indispensables pour garantir l’avenir numérique de l’Europe, sont compromises par la lenteur et la timidité des actions de votre Commission. Votre programme politique, tel qu’exposé dans vos lettres de mission et étayé par les recommandations pertinentes du rapport de Mario Draghi, publié il y a un an – fruit d’une recherche approfondie et largement reconnu comme la voie à suivre pour l’Europe – mérite d’être mis en œuvre avec la plus grande ambition.

Les principales économies mondiales s'appuient sur des infrastructures numériques de pointe. L'Asie et les États-Unis ont conjugué des capitaux et une envergure considérables pour montrer la voie. Pendant ce temps, l'Europe a privilégié pendant des années la fragmentation et des politiques destructrices de valeur. Il en résulte une perte de leadership en matière de connectivité et de réelles menaces pour la compétitivité et la sécurité numériques futures de l'Europe.

Seuls 2 % des Européens sont connectés aux réseaux 5G autonomes, contre un quart des Américains et plus de 77 % en Chine. D'immenses opportunités, tant économiques que sociales, sont déjà perdues, notamment en ce qui concerne l'exploitation optimale des données industrielles et le véritable potentiel de l'intelligence artificielle.

Avec 84 % des connexions internet mondiales effectuées via mobile l'an dernier, le déploiement de réseaux 5G autonomes doit être une priorité absolue pour garantir la compétitivité de l'Europe. Sans une connectivité adéquate pour explorer, développer et exploiter de nouveaux services, les fleurons industriels européens, de l'automobile à la fintech, risquent de se retrouver bientôt comme des châteaux de cartes. Votre Commission a le pouvoir d'inverser cette tendance.

C’est pourquoi le règlement sur les réseaux numériques (DNA) représente une opportunité cruciale. La souveraineté, la sécurité et la capacité de l’Europe à protéger ses valeurs reposent sur la capacité de la Commission à tenir sa promesse de réforme en profondeur.

Déployer et maintenir une infrastructure numérique de pointe représente un investissement considérable : les opérateurs de réseaux mobiles européens ont investi plus de 500 milliards d’euros ces dix dernières années dans le déploiement de la 5G, et les travaux se poursuivent. Or, la taille compte. L’Europe compte plus de 100 opérateurs mobiles, répartis dans 27 pays ; à moins que la Commission n’adopte une action résolue, assortie d’une volonté clairement affirmée de répondre à ce besoin de taille, les industries européennes continueront de manquer de moyens pour investir au même rythme que leurs concurrents aux États-Unis, en Asie et sur d’autres marchés.

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Pour que les entreprises européennes de premier plan puissent être compétitives à l'échelle mondiale, un sous-investissement dans les infrastructures constitue un obstacle structurel à une connectivité et à une puissance de calcul sécurisées, résilientes et de haute qualité, indispensables à tous les secteurs, tels que la mobilité, l'énergie ou l'industrie 4.0. Un cadre réglementaire ambitieux et tourné vers l'avenir est donc essentiel pour que l'Europe redevienne une destination attractive pour les investissements. La Commission doit agir avec audace pour reconnaître le lien entre l'échelle et l'investissement, et mettre en place un cadre réglementaire simplifié qui renforce les capacités d'investissement de tous les secteurs industriels dans le domaine des communications et de l'informatique.

Il y a un an, vous avez lancé un appel à la Commission ; nous sommes prêts à vous soutenir, vous et votre Collège, afin que l’UE aborde l’année 2026 avec un plan d’action clair pour accélérer les investissements dans les réseaux numériques européens, véritables moteurs de croissance, de sécurité, d’innovation, de résilience et de compétitivité en Europe. C’est une opportunité à ne surtout pas manquer. Votre Commission doit agir sans tarder.

Liste des signataires:

Thomas Arnoldner, directeur général adjoint du groupe A1 Telekom Austria

Amel Kovačević, directrice générale, BH Telecom

Allison Kirkby, PDG du groupe BT

Robert Finnegan, vice-président de CK Hutchison Group Telecom

Georgios Metzakis, PDG par intérim de l'Autorité chypriote des télécommunications (CYTA)

Timotheus Höttges, PDG de Deutsche Telekom AG

Börje Ekholm, président et chef de la direction, Ericsson

Massimo Sarmi, président-directeur général, FiberCop

Joost Farwerck, PDG et président du conseil d'administration de KPN

Mike Fries, PDG de Liberty Global

Ana Figueiredo, présidente-directrice générale de MEO

Justin Hotard, président et chef de la direction de Nokia Corporation

Christel Heydemann, PDG, Groupe Orange

Stijn Bijnens, CEO, Groupe Proximus

Christoph Aeschlimann, CEO de Swisscom SA

Michel Jumeau, PDG, TDC NET

Marc Murtra Millar, président-directeur général, Telefónica SA

Vladimir Lučić, PDG de Telekom Srbija

Benedicte Schilbred Fasmer, présidente et directrice générale du groupe Telenor

Pietro Labriola, PDG et directeur général de TIM

Margherita Della Valle, PDG du groupe Vodafone

Vivek Badrinath, directeur général de la GSMA

Alessandro Gropelli, directeur général de Connect Europe

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