Cigarettes
Pourquoi l’Europe choisit-elle le chemin le plus long pour mettre fin au tabagisme ?

L'Union européenne (UE) s'est fixé un objectif ambitieux en matière de santé publique : devenir un pays sans tabac d'ici 2040. Cela signifie que moins de 5 % des adultes consomment du tabac combustible dans tous les États membres. C'est un objectif ambitieux, et pour cause. Le tabagisme reste l'une des principales causes évitables de décès dans l'UE, avec un taux de tabagisme moyen d'environ 24 %, contre seulement 5.3 % en Suède. Alors, comment y parvenir ? écrit Tetiana Rak.
C'est la question derrière Chemin vers un monde sans fumée, un outil de prévision et d'analyse des politiques créé par Nous sommes l'innovationEn utilisant des données mondiales et des informations comportementales, la plateforme offre une vision claire de la rapidité avec laquelle les pays peuvent atteindre le statut de zone sans fumée et de ce qui les en empêche.
La modèle Le rapport « La voie vers un monde sans fumée » montre comment les taux de tabagisme pourraient baisser chaque année en fonction des choix des pays. Le message est clair : si les pays de l’UE maintiennent leur trajectoire actuelle, la plupart d’entre eux n’atteindront pas l’objectif de 2040 avant des décennies, voire des siècles. Si l’on suit la trajectoire actuelle, l’Allemagne n’atteindra pas une société sans tabac avant 2143, la France étant encore plus loin derrière avec 2166. La Belgique et l’Italie s’en sortent à peine mieux, avec une élimination du tabagisme prévue respectivement pour 2138 et 2128. Pourtant, ces échéances ne sont pas immuables. Les pays qui ont accueilli favorablement les produits nicotiniques innovants offrent un modèle convaincant d’accélération, qui pourrait réduire le parcours séculaire de l’Allemagne à quelques décennies seulement, tout en préservant des millions de vies qui seraient autrement perdues à cause du tabagisme.
Le héros anti-tabac de l'UE
La Suède est le seul pays de l'UE sur le point d'atteindre le statut de pays sans tabac. Son succès n'est pas dû au hasard. En 2004, le taux de tabagisme s'élevait à 16.5 %. Aujourd'hui, il est de XNUMX %. chuté à seulement 5.3 %, et chez les Suédois de souche, encore plus bas, à 4.5 %. Ces progrès ne sont pas le fruit d'interdictions ou de taxes punitives, mais d'une approche globale et pragmatique axée sur la réduction des risques. Le modèle suédois met l'accent sur trois principes clés : l'accessibilité, l'acceptabilité et l'abordabilité.
En SuèdeLes fumeurs ont accès à un large éventail d'alternatives plus sûres, telles que les sachets de nicotine, le snus, le tabac chauffé et les cigarettes électroniques, disponibles en magasin et sur les plateformes en ligne. Ces produits sont facilement accessibles, avec des informations claires, une disponibilité légale et des barrières à l'entrée minimales. Cette personnalisation fait que l'arrêt du tabac est moins ressenti comme une privation que comme une transition.
L'accessibilité financière est tout aussi importante. Les taxes sur ces produits sont calibrées pour les maintenir financièrement attractifs par rapport aux cigarettes, garantissant ainsi que le coût ne constitue pas un obstacle pour ceux qui tentent de changer de produit. Ensemble, ces trois éléments créent un environnement favorable à la réduction des risques, qui s'adresse aux personnes là où elles se trouvent plutôt que de les pénaliser pour avoir tenté d'arrêter.
La résultats Les avantages de cette approche sont considérables. La Suède enregistre 21.2 % de décès liés au tabagisme en moins, 36 % de décès par cancer du poumon en moins et 12 % de décès cardiovasculaires en moins par rapport aux moyennes de l'UE. Il est crucial de noter que les migrants de l'UE qui s'installent en Suède voient également leurs les taux de tabagisme diminuent — de 24 % à seulement 7.8 %, ce qui prouve que ce modèle est culturellement transférable.
L'innovation : le chaînon manquant de la stratégie antitabac de l'UE
Malgré ces résultats, de nombreux pays de l'UE continuent de considérer les produits à base de nicotine comme des menaces plutôt que comme des outils. Si la Suède privilégie l'innovation, une grande partie de l'UE privilégie l'interdiction à la fourniture. Les cigarettes électroniques sont constamment menacées, les sachets de nicotine sont soumis à des restrictions, le snus est totalement interdit (à l'exception de la Suède) et les cadres réglementaires pour les nouveaux produits sont souvent plus confus que constructifs.
Pourtant, les données montrent que ces outils peuvent s'avérer de puissants alliés pour le sevrage tabagique, s'ils sont réglementés intelligemment. Le choix qui se présente à l'UE est clair : poursuivre sur la voie actuelle et rater l'objectif de 2040 d'un siècle, ou rectifier le tir et utiliser l'innovation fondée sur les données pour y parvenir plusieurs décennies plus tôt. Si l'UE suivait la trajectoire de la Suède, l'ensemble du bloc pourrait devenir un espace non-fumeur d'ici le début des années 2060. Mais sans changement radical, certains États membres pourraient ne pas atteindre le statut d'espace non-fumeur avant une bonne partie du XXIIe siècle.
Un moment de décision
L'UE s'accrochera-t-elle à des stratégies obsolètes ou adoptera-t-elle une approche équilibrée, fondée sur des données probantes, alliant protection de la santé publique et réduction des risques ? Les vies en jeu ne sont pas abstraites. plus de 700,000 XNUMX personnes meurent Chaque année en Europe, chaque année perdue à cause du tabagisme équivaut à des centaines de milliers d’avenirs perdus.
L'histoire de la Suède prouve que la transformation est possible. L'UE dispose de la recherche, des outils et des précédents. Ce dont elle a besoin maintenant, c'est de courage politique. L'avenir ne s'écrit pas tout seul. Mais l'UE peut encore choisir d'en écrire un meilleur.
* Tetiana Rak est directrice des opérations de We Are Innovation, un réseau mondial de plus de 50 think tanks et ONG œuvrant à l'intersection des politiques, de l'innovation et de la santé publique. Journaliste et militante pour la liberté avec 10 ans d'expérience, Tetiana Rak a collaboré avec des médias de renom, notamment CNN, TechCrunch, Fox News, HackerNoon, la BBC et Radio Free Europe.
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