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À la recherche du #Liban pour un numéro d'équilibriste

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L'attention de la communauté internationale s'est de nouveau portée sur le Liban cette semaine, avec des frappes israéliennes sur les bureaux de milices soutenus par l'Iran à Beyrouth et dans l'est du Liban. Les responsables libanais ont à leur tour accusé Israël d'avoir violé l'accord qui mettait fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël. 

La situation s'est encore détériorée lorsque le Hezbollah a alors lancé une attaque sur les positions de l'armée israélienne et tiré des tirs nourris lors du premier affrontement transfrontalier qui a opposé des ennemis de longue date pendant des années. 

Ces développements, considérés comme la "guerre de l'ombre" d'Israël avec l'Iran, montrent que le Liban reste le petit État apparemment toujours vulnérable à la politique instable de la région. Mais peut-être que la communauté internationale peut tirer des leçons de l'éternel exercice d'équilibre que le pays doit toujours jouer?

Au début, le Liban peut sembler être un endroit surprenant pour rechercher l'inspiration dans la résolution des conflits non résolus ou pour amener les rivaux à s'asseoir à la même table et à trouver un compromis. 

Pays minuscule, pas plus grand que le Pays de Galles, il a semblé être au bord du conflit, vulnérable face à ses voisins influents de la région comme un champ de bataille sur lequel se jouer de leurs jeux de pouvoir et de leurs rivalités. 

Mais il y a beaucoup à apprendre des méthodes utilisées dans ce petit pays pour naviguer dans les lignes de fracture des musulmans et des chrétiens, des sunnites et des chiites et des bases de pouvoir concurrentes au sein de la partie chrétienne de la population.

La phrase «Pas de vainqueur, pas de vaincu» (la ghalib wa al-maghub) en dit long sur le délicat compromis requis pour parvenir à la paix au Liban. 

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Le pays a une capacité inégalée à la fois de souffrir et de lutter, puis de trouver une solution. Aussi récemment que 2016, le Liban semblait s'être replié dans un coin. 

Le poste de président était vacant depuis plusieurs mois, mais le candidat Michel Aoun avait apparemment besoin d'un soutien apparemment impossible pour remporter la présidence. Le politicien rival Samir Geagea, contre lequel il s'était battu lors de la guerre fratricide 20-1988, ne pourrait sûrement pas le soutenir, alors que les chrétiens du pays étaient divisés depuis si longtemps.

 Geagea et Aoun se trouvaient de nouveau du côté opposé du clivage politique libanais depuis le retrait des forces syriennes du Liban à 2005. Aoun faisait partie de l'alliance 'March 8' dominée par le groupe chiite soutenu par l'Iran, le Hezbollah, et Geagea faisait partie de l'alliance 'March 14' dirigée par le politicien sunnite Saad al-Hariri et soutenue par l'Arabie saoudite.

D'une manière ou d'une autre, Geagea a été amené à soutenir Aoun à la présidence, un exploit que beaucoup croyaient inconcevable. Des décennies de division au sein de la communauté chrétienne semblaient avoir été surmontées. 

En effet, les deux hommes se sont assis côte à côte lors d'une conférence de presse et Geagea a expliqué qu'il avait agi pour sauver le Liban de sa crise politique afin de ramener le pays au bord de l'abîme.  

Cette décision était d'autant plus remarquable que Geagea lui-même avait été candidat à la présidence et que cette démarche signifiait une rupture apparente avec ses alliés soutenus par les Saoudiens et l'alignait avec son ennemi de l'époque de la guerre civile, un homme soutenu par le Hezbollah.

De tels moments dorés en politique ne viennent pas de nulle part. Habituellement, une diplomatie compétente et infatigable se déroule dans les coulisses. Dans ce cas, il est largement admis que c'est Melhem Riachy, l'ancien ministre des Communications du parti des Forces libanaises, qui a amené les deux hommes à cette étape capitale.  

Riachy est un écrivain et un spécialiste des affaires du Moyen-Orient et des négociations stratégiques. Il est censé avoir aidé les deux hommes à compromettre et à agir dans l'intérêt national libanais. 

Sans surprise, il est également considéré comme un artisan de la paix et un professeur de communication géostratégique à la Holy Spirit University.

De nos jours, le besoin de compromis et de coopération éternels au Liban persiste. 

Alors que les attaques israéliennes contre les bases du Hezbollah soutenues par l’Iran font les gros titres et que l’on discute de l’efficacité des forces de maintien de la paix des Nations Unies dans le sud du Liban, il semble que la situation soit toujours fragile, le sens politique et la diplomatie étant toujours recherchés. 

Il faut espérer que le pays pourra à nouveau faire appel à la compétence et à la bonne volonté nécessaires pour faire des compromis et créer des ponts, ce qui a été montré dans 2016 par Aoun et Geagea et aidé par Riachy. 

Peut-être que d’autres nations, aux problèmes et conflits insolubles, pourraient s’inspirer de celles du Liban qui s’engagent apparemment sans relâche à survivre et à rechercher la paix dans les conditions instables de leur région et de la composition de leur population.

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EU Reporter publie des articles provenant de diverses sources extérieures qui expriment un large éventail de points de vue. Les positions prises dans ces articles ne sont pas nécessairement celles d'EU Reporter.

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