Bien-être animal
Après un an de protestations, l’UE semble prête à entretenir une relation plus saine avec le secteur agricole
Après une année marquée par les protestations des agriculteurs et la polarisation provoquée par la stratégie malheureuse de la ferme à la table, dernier avis de l'agriculture de l'UE a signalé un point d'inflexion potentiel, écrit Roxane Feller, Secrétaire Générale de Santé animaleEurope.
Le récent dialogue stratégique met l’accent sur les « perspectives communes », en instaurant une approche collaborative qui pourrait contribuer à rétablir la confiance, à réparer les relations et à restaurer la confiance nécessaire entre Bruxelles et la communauté agricole. Cette approche ouvre la perspective d’un équilibre entre durabilité et sécurité, en répondant aux préoccupations environnementales dans le contexte des réalités de la production alimentaire.
Un dialogue ouvert, honnête et pragmatique continuera d’être la meilleure voie à suivre, en réunissant les agriculteurs et toutes les industries concernées, y compris la santé animale, pour assurer une transition juste.
Si la réduction du cheptel européen peut sembler être une solution miracle pour réduire les émissions, une stratégie axée uniquement sur la réduction de la taille des troupeaux risque de mettre en péril notre approvisionnement alimentaire, d’accroître notre dépendance aux importations et de provoquer des ravages sociaux et économiques dans les communautés rurales. La vérité fondamentale que nous devons garder à l’esprit est que les agriculteurs ne peuvent pas simplement abandonner leurs animaux, car pour beaucoup d’entre eux, cela signifie abandonner leur ferme et leur avenir.
L’UE devrait plutôt s’efforcer d’améliorer la qualité plutôt que la quantité et aider les agriculteurs à améliorer leur productivité afin de garantir la sécurité alimentaire tout en réduisant les émissions et l’impact environnemental.
Des troupeaux plus sains, des fermes plus saines, une planète plus saine : telle est la réaction en chaîne, une fois mise en marche, qui peut réduire les émissions tout en répondant durablement à la demande alimentaire. Dans ce domaine, le secteur de la santé animale offre une bouée de sauvetage, une « troisième voie » permettant aux agriculteurs de cultiver la durabilité sans avoir à sacrifier la productivité.
Un nombre croissant d’études démontrent un lien direct entre des animaux en meilleure santé et des émissions plus faibles. Lorsque les animaux sont en meilleure santé, ils ont besoin de moins de ressources pour atteindre leur potentiel de croissance et de développement, ce qui réduit considérablement leur impact sur l’environnement.
Pour ne prendre que quelques exemples, la vermifugation du bétail peut réduire les émissions de méthane de plus de 30 pour cent tandis qu’une biosécurité renforcée dans les volailles réduit la propagation des maladies et peut réduire les émissions de plus de 10 pour centCes améliorations de la santé, y compris d’autres telles que les compléments nutritionnels, les diagnostics rapides et la génétique, peuvent jouer un rôle crucial dans l’augmentation de la productivité et contribuer à une réduction globale de la mortalité. un tiers des émissions mondiales liées à l’élevage.
Un bétail plus sain peut répondre à la demande continue de l’Europe en viande, lait, poisson et œufs, avec moins d’émissions et un impact environnemental réduit.
Mais cette transition ne sera pas facile. Elle nécessite un effort collectif et la coopération de l’ensemble de la chaîne de production alimentaire : des éleveurs aux vétérinaires, en passant par les transformateurs, les transporteurs et les détaillants, chaque acteur du secteur a un rôle important à jouer. En tant que secteur, nous sommes prêts à travailler avec l’UE pour garantir que les agriculteurs soient en mesure et encouragés à utiliser ces produits et services dans le cadre de la transition vers une plus grande durabilité.
Le contexte de cette discussion est sombre. Le secteur agricole européen est soumis à une pression extraordinaire, confronté à la triple menace de la guerre en Ukraine, aux phénomènes météorologiques extrêmes provoqués par le changement climatique et à des changements politiques importants. À mesure que l'UE progresse, elle doit veiller à ce que les agriculteurs aient accès aux outils et au soutien dont ils ont besoin pour prospérer dans un environnement en mutation.
En fin de compte, la transition de l’Europe vers un système alimentaire durable ne réussira que si elle repose sur une base de collaboration, d’engagement et de soins, et si elle réussit à réunir les décideurs politiques, les agriculteurs et les industries de soutien, pour tracer une voie qui ne laisse de côté aucune partie de la chaîne d’approvisionnement alimentaire d’origine animale.
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