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Redéfinir l’avenir de l’agriculture européenne : équilibrer progrès et protection

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Action climatique, sécurité alimentaire et biodiversité : ces concepts sont à juste titre au cœur de la politique agricole de l'UE et constituent la clé de la protection et du développement des terres agricoles européennes au profit des générations futures. écrit Nicola Mitchell, PDG de Life Scientific.

Ils font également l’objet d’un énorme débat, alors que les agriculteurs, les scientifiques et les décideurs politiques s’efforcent de trouver le bon équilibre entre des objectifs parfois perçus comme opposés.

Tout récemment, le Sénat français a adopté son projet de loi « Ferme France » dans le but de maintenir la « souveraineté alimentaire » de la France et de garantir que l'approvisionnement alimentaire ne soit pas faussé par la concurrence étrangère. Dans le même temps, l’Allemagne s’est engagée à mettre en œuvre une lutte intégrée contre les nuisibles dans le cadre de sa boîte à outils visant à réduire son utilisation de pesticides synthétiques. Cela intervient alors que l’UE révise les règles de la stratégie De la ferme à la table, conçue pour minimiser l’impact écologique de l’agriculture européenne et promouvoir des systèmes alimentaires plus sains. Parmi toutes les initiatives en discussion, le règlement sur l’utilisation durable des pesticides (SUR) se démarque. Son objectif affiché ? Il s'agit simplement de réduire de moitié l'utilisation de pesticides chimiques dans l'UE d'ici 2030, dans le but d'atténuer l'impact écologique de l'agriculture.

Tout en saluant la volonté de préserver l'écologie européenne, nous devons nous demander si un objectif aussi grossier devrait et peut être atteint, et soulever des questions sur une réglementation qui pose un risque important pour la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance des agriculteurs et, en fin de compte, l'avenir de l'agriculture européenne. dans son ensemble.

Nos agriculteurs, nos intendants

Les agriculteurs européens sont les gardiens de notre environnement rural, dont nous dépendons tous pour approvisionnement en nourriture. Leur capacité à sauvegarder notre patrimoine agricole dépend cependant de leur capacité à se doter d’outils efficaces pour protéger leurs cultures. En termes simples, à une époque de hausse des prix alimentaires et d’insécurité, un objectif aveugle consistant à réduire de moitié l’utilisation des pesticides au cours des sept prochaines années rendrait les agriculteurs vulnérables aux ravageurs et aux mauvaises herbes, mettant ainsi en danger la sécurité alimentaire, la gestion rurale et la viabilité globale de l’économie. L'agriculture européenne.

Les témoignages fournis par l’eurodéputé slovène Franc Bogovič dressent un tableau désastreux. Dans le pire des cas, nous pourrions être confrontés à une baisse de 30 % de la production de pommes et d’olives, à une chute de 23 % de la production de tomates et à une baisse de 15 % de la récolte de blé. Il n’est pas difficile d’imaginer comment de tels chocs pourraient déclencher des pénuries et accroître la dépendance à l’égard de pays appliquant des normes environnementales et de qualité plus laxistes.

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Et pourtant, SUR ne propose pas aux agriculteurs de stratégies alternatives réalistes de lutte antiparasitaire et ne fait rien pour faire face à la flambée des coûts des intrants agricoles, du carburant aux engrais.

Agriculture 2.0 : La route vers la résilience

Alors que les décideurs politiques s’efforcent de défendre des pratiques agricoles durables, il est grand temps qu’ils abandonnent leurs objectifs de réduction quantitative rudimentaire pour adopter des technologies et des processus susceptibles de permettre une transition en douceur. Il est encourageant de voir des hommes politiques de tous bords écouter les préoccupations des agriculteurs et les faire valoir à Bruxelles.

Pour gagner le soutien politique nécessaire, le SUR doit adopter une perspective à la fois plus ambitieuse et plus pratique, comprenant les complexités et les défis d’aujourd’hui sans saboter le potentiel d’innovation de demain.

Même si les alternatives telles que les produits de biocontrôle sont extrêmement prometteuses, leur progression est entravée par des processus d'autorisation longs et bureaucratiques. De la même manière, les produits phytopharmaceutiques génériques sont confrontés au même problème. Tout comme leurs homologues pharmaceutiques, ces produits contiennent des ingrédients actifs identiques dans la même formulation que leur équivalent de marque mais à une fraction du prix.

Débloquer les barrières à l'accès au marché pour les produits bio et génériques non seulement réduirait immédiatement les coûts à la sortie de l'exploitation, mais inciterait également les grands fabricants multinationaux qui dominent le marché traditionnel de la protection des plantes à investir dans des produits plus efficaces et plus durables. Ces investissements seraient alors protégés par de nouveaux brevets générateurs de profits, favorisant un cycle d’innovation et de progrès dans l’industrie qui profiterait aux agriculteurs et aux consommateurs ainsi qu’à l’environnement.

À long terme, l’UE devrait mettre davantage l’accent sur l’intégration de technologies de pointe telles que la cartographie des rendements et les systèmes optiques multicapteurs, mais les agriculteurs ne pourront pas se permettre de moderniser leurs pratiques agricoles si nous ne commençons pas dès maintenant à réduire leurs coûts.

Cette approche holistique est la voie vers une agriculture européenne moderne qui protège notre climat, notre biodiversité et notre sécurité alimentaire. Nous n’avons pas de temps à perdre avec les politiques conflictuelles et dans l’impasse qui ont caractérisé le SUR. Une application cohérente et intelligente des réglementations existantes incitera tous les acteurs à jouer leur rôle dans la transition verte indispensable. En dotant nos agriculteurs d’outils de pointe et plus abordables, nous pouvons défendre la nature sans détruire l’agriculture.

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EU Reporter publie des articles provenant de diverses sources extérieures qui expriment un large éventail de points de vue. Les positions prises dans ces articles ne sont pas nécessairement celles d'EU Reporter.

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