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Marché unique

Sauver le marché unique est vital mais difficile

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La plupart des personnes familiarisées avec les affaires européennes savent que le marché unique est un mythe. Considéré comme le fondement de l'Union européenne, il n'a jamais été achevé et est aujourd'hui en ruine. écrit Giles Merritt.

Le sauver est vital, mais difficile. La Commission vient d'annoncer une nouvelle « stratégie » pour le marché unique, mais l'efficacité des efforts de l'exécutif bruxellois reste à démontrer. Son bilan récent est décevant.

La Commission d'Ursula von der Leyen est de plus en plus critiquée pour sa réticence à poursuivre les États membres qui diluent ou bafouent ouvertement les règles. Le marché intérieur, affirment ses détracteurs, n'existe plus que de nom. Un nouveau rapport du FMI confirme ce point de vue, estimant que les coûts cachés des échanges transfrontaliers européens équivalent à des droits de douane de 45 % sur les biens et de 110 % sur les services.

Les menaces de Donald Trump concernant les droits de douane paraissent presque inoffensives comparées à ces barrières auto-infligées. La croissance est entravée, et c'est particulièrement vrai pour les services essentiels à la prospérité économique de l'Europe.

Ces barrières internes croissantes sont largement invisibles, mais n'en sont pas moins redoutables. Les obstacles au libre-échange et aux investissements transfrontaliers vont des astuces bureaucratiques protégeant les intérêts locaux aux mesures de surréglementation mises en place par divers gouvernements, censées renforcer les règles de l'UE, mais qui, en pratique, imposent des exigences restrictives.

Les multiples spécifications techniques et améliorations réglementaires compliquent la vie des entreprises tournées vers l'exportation et rendent la tâche impossible aux PME. Le refus de reconnaître les qualifications des autres ressortissants de l'UE est un fléau pour les prestataires de services qui explorent de nouveaux marchés.

Il y a quarante ans, Jacques Delors sauvait le projet européen alors qu'il était enlisé dans le marasme politique, en promettant un marché européen homogène des biens et des services d'ici 1992. Il a revitalisé les efforts antérieurs, qui avaient échoué, avec un plan simplifié visant à éliminer les barrières nationales protectionnistes et a atteint la quasi-totalité de ses 300 objectifs spécifiés.

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Le mantra de Delors était de créer un marché continental de type américain, générant des économies d'échelle dynamiques. Cet objectif n'a jamais été atteint ; la preuve en est que, si les économies des États-Unis et de l'UE étaient alors au même niveau, celle des États-Unis a depuis atteint un tiers de sa taille. Les analystes du FMI notent que les échanges commerciaux entre les pays de l'UE représentent moins de la moitié de ceux réalisés entre États américains.

L'introduction plus lente des technologies numériques en Europe et le retard de l'innovation sont souvent tenus pour responsables de l'élargissement du fossé transatlantique, mais le plus grand coupable semble être l'incapacité de l'UE à imposer des conditions de libre-échange strictes aux États membres, et également à régler les problèmes des services financiers et bancaires qui privent l'Europe d'un marché des capitaux partagé.

Les services sont les plus touchés. Ils représentent désormais les trois quarts du PIB annuel de l'UE, qui s'élève à 17 milliards d'euros. Le fait le plus inquiétant révélé par le FMI est que les échanges de services au sein des différents pays de l'UE sont plus ou moins équivalents à leurs exportations. Ce chiffre devrait être bien plus élevé, car le seul espoir pour le développement de l'IA et des nouvelles technologies biochimiques et chimiques à fort impact en Europe réside dans l'utilisation du marché unique européen comme tremplin vers le marché mondial.

Le problème ne réside pas seulement dans le protectionnisme national. Les mesures environnementales, pourtant indispensables à la lutte contre le changement climatique, ont créé un enchevêtrement de spécifications techniques. Il est temps de rationaliser la réglementation et de repenser l'approche de l'UE en matière d'élaboration des règles.

Cela n'exonèrerait cependant pas la Commission européenne de sa responsabilité dans le laxisme croissant dont elle fait preuve dans la gestion du marché unique. La dernière décennie a vu une réduction remarquable du nombre d'actions en justice contre les États membres en violation du droit de l'UE. En 2013, près de 1,400 2023 actions en justice ont été intentées, et en 500, ce chiffre était tombé à environ 80. Les trois premières années de la Commission Von der Leyen ont vu une baisse de XNUMX % de ces actions.

L'explication semble résider en partie dans une réticence à contrarier les administrations nationales, ainsi que dans l'élargissement du rôle géopolitique de la Commission. Difficile de savoir si elle parviendra à revenir sur son retrait de sa responsabilité fondamentale, celle de faire respecter le marché unique. Elle a fixé un objectif à 2030, soulignant qu'outre la lutte contre les barrières commerciales, l'UE doit également simplifier un cadre réglementaire de plus en plus complexe. « Le fardeau réglementaire est perçu comme un obstacle par deux tiers des entreprises », reconnaît-elle.

Annoncer une nouvelle stratégie européenne est une chose, la mettre en œuvre en est une autre. La Commission devrait sans doute s'inspirer du manuel de Jacques Delors de 1992 et établir un calendrier détaillé d'initiatives et de réformes que les décideurs publics et privés pourront cocher mois après mois. La clé du sauvetage du marché unique sera la transparence.

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